Biographie

Jouer avec les matériaux et y créer un imaginaire. J’ai dix ans. Un monde nouveau se dresse devant moi tandis que je construis des montagnes insolites, faites de papier, pour loger mes histoires. Sur les contreforts en carton poussent des arbres en fil de fer.

Après une enfance en Bretagne, je suis diplômé en ergothérapie en 1994 et m’installe à Rouen trois années plus tard. Rééducateur la journée, je débute le soir des cours de dessin à l’école des Beaux-Arts.

Sur les cartes du monde, mes yeux régulièrement s’égarent. C’est en 2000 que je découvre l’Asie : le Népal puis l’Inde où, en 2001, je pars travailler pour une ONG du Tamil Nadu. Je passe six mois auprès de travailleurs sociaux et me rends dans des villages isolés à la rencontre de l’Autre. Je suis submergé par cet ailleurs. Mes frontières ne sont plus celles de mon pays. J’ai en mémoire les senteurs épicées de ces terres lointaines. La foule aux couleurs bigarrées. Cette teinte mordorée sur les rizières.

L’Asie reste accrochée à moi. J’y pars une nouvelle fois en 2003, pour une année. Je voyage de la vallée du Gange aux plaines de Bagan, du tumulte de Bangkok, aux jungles du Laos, des temples d’Angkor à l’armée des soldats de terre cuite de l’empereur Qin.

Puis, le toit du monde. L’intense spiritualité de ce lieu restera à jamais une fenêtre, un souffle, une inspiration. Le Tibet et ses blessures. Poursuivre. Se relever. Être tenace.

J’ai abandonné ma montagne en papier pour ces monastères suspendus aux pentes abruptes. L’odeur de l’huile ou celle plus rance du thé au beurre. Et ce rouge profond, vermillon ou sang, parfois noirci des fumées. Au loin, des montagnes qui se dessinent comme la promesse que derrière chacune il restera toujours une nouvelle histoire à inventer. Un nouvel imaginaire à créer.

Cette promesse en tête, c’est à Rouen que je m’enracine une nouvelle fois. J’exerce l’ergothérapie dans un centre de réadaptation tout en débutant des cours de sculpture puis de gravure à l’école des Beaux-Arts.

J’interromps mon travail pour suivre, en 2007, une formation en ébénisterie à l’école Boule de Paris. Au cours de cette année, je réalise un stage dans l’Atelier de Lison de Caunes où j’apprends la marqueterie de paille et celle à la coquille d’œuf. Je valide mon CAP d’Ebéniste en 2008.

De retour à Rouen, je débute une activité de création d’objets avec notamment des commandes de chevaux à bascule et de coffrets en bois pour lesquels je mène une recherche de finition avec papier poncé sur teintes rouges.

Mon intérêt pour les arts demeure une évidence. S’y ajoute en 2011 la découverte du festival d’Avignon dont la vitalité créatrice ne cesse de me combler. Je valide en 2018 une licence d’arts plastiques à Paris I et débute une formation de tournage en céramique au Pôle Céramique de Normandie. J’obtiens mon CAP de Tourneur en 2019. Je m’installe à Pléneuf-Val-André l’hiver suivant. J’y crée l’Atelier Ziam.

Conjuguer mes savoir-faire d’ébéniste et de céramiste, les nourrir et inscrire mon travail dans une démarche de création : j’espère trouver l’équilibre de l’objet dans l’association des matières et faire de leur assemblage, une cohérence.

L’Himalaya envahit toujours mes pensées. Comme une certitude. Un ailleurs. Un refuge.

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